Faire la paix avec la Terre :
la cohabitation avec les autres vivants comme principe de transformation des organisations humaines.

La cohabitation avec les autres vivants comme principe de transformation des organisations humaines.
Les sociétés modernes ont, « sous peine de mort » pour reprendre les mots de Michel Serres, à se rendre capables de reconnaître pacifiquement la valeur de toutes les formes de vie avec lesquelles elles partagent la biosphère. Pour prendre en compte (au lieu de subir) les conséquences de l’Anthropocène, nous devons parvenir à intégrer dans les organisations culturelles, socio-politiques et économiques la compréhension écosystémique de l’existence humaine. Cette acceptation d’une commune condition terrestre possède un très fort potentiel de transformation des civilisations contemporaines. Elle requiert notamment de ne plus penser aux autres vivants, de façon extérieure et abstraite, selon la logique guerrière la rareté, comme à des concurrents à éliminer, des éléments à contrôler ou des ressources à exploiter. Elle encourage au contraire la recherche de la coopération et la cohabitation comme moteur d’un art politique de « ressourdre », qui génère de l’invention dans tous les domaines (logement, éducation, alimentation, mobilité, etc.) pour préserver ou restaurer l’habitabilité à long terme de la Terre.